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vendredi 9 janvier 2015

Dans l'ombre des géants


Ils sont tous "Hall of Famer", ils ont eu une carrière exceptionnelle, individuelle et collective. Pourtant, ils n'ont jamais remporté un titre de MVP de la saison. Dans l'ombre d'un coéquipier encore plus fort, être né à la mauvaise période, un bilan pas forcément en adéquation avec les critères conformistes de ce trophée, voici 20 joueurs qui ont marqué l'histoire et qui sont pourtant repartis "fanny".

Paul Arizin


 Arrière chez les Warriors de Philadelphia et un pionnier en matière de jump-shot, Paul Arizin a évolué en NBA de 1950 à 1965, terminant second du vote MVP en 1956, laissant le trophée à Bob Pettit de Saint Louis. On connaît Arizin de nom, mais très peu ou pas du tout sur son palmarès. Champion NBA en 1956, 10 fois all-star dont le titre de MVP en 1952, 3 fois dans le meilleur 5 NBA, membre des 50 meilleurs joueurs de l'histoire, 2 fois meilleur scoreur de la ligue, mais il y a toujours eu quelqu'un au dessus, plus populaire, plus médiatique, que ce soit Pettit, Russell, Cousy et ensuite Wilt Chamberlain qui était arrivé à Philadelphia en 1960, Arizin n'a malheureusement pas connu le succès qu'il méritait. 

 Dolph Schayes


 Même constat qu'Arizin, une magnifique carrière de 1948 à 1964, 12 fois all-star, un titre NBA, un formidable rebondeur (le meilleur en 1951), rookie de l'année en 1949, le premier IronMan (764 matchs consécutifs), plusieurs records à l'époque (points au total, minutes jouées etc..), joueur et coach pour sa dernière année de carrière puis coach à plein temps, meilleur entraîneur en 1966 et lorsqu'il part, les 76ers remportent le titre... Trop de concurrence pour glaner le trophée de MVP pour le joueur qui a été considéré comme le premier véritable ailier-fort dans l'histoire. 

Elvin Hayes


Une force de la nature, jamais joué moins de 80 matchs par saison, 10 ans à tourner à 20 pts-10 rebs au minimum, meilleur scoreur de la ligue alors qu'il n'était qu'un rookie et ça, personne ne l'a fait depuis. Efficace mais moins spectaculaire que ses congénères, Hayes a au moins gagné un titre de champion avec Washington en 1978, il est resté dans l'ombre de Jabbar et même de son coéquipier Wes Unseld. 

George Gervin


Avant David Robinson et Tim Duncan, il était le plus grand joueur dans l'histoire des Spurs. Mais contrairement à ses futurs successeurs, il n'a jamais eu l'occasion de glaner ce titre de MVP. 4 fois top scoreur de la ligue, il a terminé second des votes en 1978 et 1979. C'était ses meilleures années, mais à Bill Walton et Moses Malone aussi... Il avait même tenté de faire pencher la balance en sa faveur en 1978 lorsqu'il a marqué 33 pts dans un seul QT dans le dernier match de la saison régulière. 

Rick Barry


Entre son caractère spécial (http://forum.basketevolution.com/viewtopic.php?f=17&t=9501) et le fait d'avoir joué dans des équipes moyennes, excepté San Francisco), ça l'a hélas desservi. Il n'a jamais été dans le coeur des journalistes, boudé, préférant Kareem Abdul Jabbar et autre Julius Erving. A 4 reprises, il a dépassé la barre des 30 pts de moyenne. Même en remportant le titre en 1975, Barry est un éternel snobé. 

John Havlicek


8 titres NBA, les années glorieuses de Boston. Havlicek était le joueur le plus complet de l'époque, ne laissant rien au hasard. Seulement, il n'a pas eu de stats spectaculaires (comprenez par là, un match de dingue à 60 pts etc...), et pourtant, 8 fois dans le meilleur 5 défensif, 13 fois all-star, une ligne de stats ultra complète (en 1972, il tourne à 27,4 pts, 8,4 rebs et 6,4 asts), mais sa régularité métronomique n'a pas été récompensé. En 1972 justement, c'est la seule fois qu'il a été nommé parmi les 5 meilleurs joueurs au vote de MVP, terminant 4ème... 

George Mikan


Quoi??? Comment??? La première superstar du basket professionnel n'a jamais été MVP? Il était le joueur le plus dominateur, il a remporté 5 titres de champion et il s'est retiré en 1956. Date à retenir car au moment où il prend sa retraite, c'est seulement là que la ligue décide de créer le trophée de meilleur joueur de la saison... Vous avez dit injuste? 

Elgin Baylor


Le poissard ultime. 8 finales NBA jouées, toutes perdues, les Lakers remportent le titre l'année de sa retraite, ancien GM des Clippers lorsqu'ils étaient la risée de la ligue, et en plus, même pas un trophée de MVP. Un scoreur infatigable, un rebondeur de génie (11 fois au dessus des 10 prises en moyenne), athlétique, technique, gros shoot, mais a eu le malheur de jouer à l'époque de Wilt Chamberlain et Bill Russell à leur top niveau... 

Jerry West


Lui aussi était bien parti au panthéon de la malchance. En 1972, il gagne enfin le titre. Lui, Mr Logo NBA, 10 fois dans le meilleur 5 NBA, 14 fois all-star, un phénomène combo/guard bien plus athlétique que n'importe quel joueur blanc de l'époque et rivalisait avec les noirs sans aucun problème et à 4 reprises, il finit second du vote de MVP... Wilt Chamberlain, Willis Reed et encore Jabbar sont passés par là.

Kevin McHale


Jouer avec Larry Bird a de bons côtés, faire parti de l'élite pendant une décennie, 3 titres NBA. Bird était la star, il était donc l'homme sur qui se focalisait en priorités les équipes adverses, surtout avec ses qualités de passeur d'exception. Le mauvais côté, c'est que les chances de voir le ballon dans un moment décisif sont quasi nulles, médiatiquement parlant, ça compte. Kevin McHale est sans aucun doute l'ailier fort le plus technique dans l'histoire de la NBA, possédant une panoplie de feintes au poste bas inépuisable et inégalée. 7 fois all-star, 6 fois nommé dans une équipe défensive, 6ème homme de luxe pendant des années (jamais consacré...), et même quant il marque 56 pts en 1985, Bird le dépasse quelques jours plus tard avec 60 unités. Toujours dans l'ombre malheureusement, 4ème au vote de MVP en 1987 tout de même. 

Isiah Thomas


 Son meilleur classement? 5ème en 1984! Leader incontesté des Pistons pendant 13 ans, 2 titres de champions, MVP des finales en 1990, détesté par Michael Jordan et beaucoup d'autres, ami proche de Magic Johnson, 12 fois all-star, mais toujours barré par Larry bird et Magic pour le titre de MVP. Le meilleur meneur des années 80 (avec Earvin) s'est donc vu snobé Team USA en 1992 et par les journalistes, pas très amateur du jeu rugueux de Detroit. 

John Stockton 


Pas spectaculaire, petit, pas de détente, jouer à Utah, jouer un monstre statistique comme Karl Malone, jouer pendant la période de domination totale d'un certain Michael Jordan, autant de points pour comprendre pourquoi le meilleur meneur de l'histoire (faut assumer) n'a jamais gagné ce trophée. Certes, il n'a pas eu de stats flamboyantes au scoring qui est un argument essentiel pour ce titre, mais Steve Nash qui avait grosso modo le même jeu (en plus showman) l'a eu 2 fois! Pas la même concurrence, et surtout pas de MJ... Pas grave, meilleur passeur et meilleur intercepteur de l'histoire, double champion olympique, 11 fois nommé dans les all NBA team, 10 fois all-star dont co MVP en 1993 avec son coéquipier Malone, une légende sans couronne battu par cet insolent de Chicago, 2 fois en finale NBA... 

Clyde Drexler


Sa meilleure saison? 1992 finissant second des votes (25 pts - 6,6 rebs - 6,7 asts), Portland en finale et le point commun dans tout ça? Jordan l'a battu à chaque fois (80 voix contre 12). Les blessures ont fini par le rattraper et la chance qu'en février 1995, il se voit tradé à Houston pour rejoindre son ancien compère Hakeem Olajuwon et chercher son seul titre de champion quelques mois après dans un run historique en playoffs, une bonne façon de compenser. 

Dominique Wilkins


Une très belle carrière de soliste, jamais été au delà d'une demi-finale de conférence, double champion du slam dunk contest (et volé 2 fois en prime), on se souvient davantage de Wilkins pour ses dunks ravageurs, le windmill était sa spécialité, une ou deux mains. Scoreur insatiable, des duels légendaires avec Michael Jordan pour le fun, beaucoup plus sérieux avec Larry Bird, Boston s'en sortant à chaque fois gagnant (1986-1988). Son face à face contre la légende des Celtics au Game 7 de 1988 est un grand classique. En 1986, il tourne à 30,3 pts, 7,9 rebs et porte Atlanta sur ses épaules, un bilan de 50 victoires n'est pas suffisant pour obtenir son trophée de MVP car un bonhomme était juste intouchable et injouable cette année-là, le 33 de Boston (3ème trophée de MVP consécutif, champion NBA). 

Patrick Ewing


2ème en 1990 et 1991, problème, son équipe ne termine que 5ème et 8ème de la conférence Est. En 1993, les Knicks ont le meilleur bilan à l'est (comme cette saison mais dans le sens inverse), Ewing est fabuleux mais... Barkley cartonne à Phoenix, Olajuwon est sublime à Houston, Michael reste Michael. Entre 1990 et 1998, c'est 20 pts et 10 rebonds au service minimum, soit 9 saisons consécutives pour le grand Pat. Pas de titre de MVP, pas de titre NBA, heureusement qu'il avait gagné le championnat universitaire et la médaille d'or à Barcelone, sinon c'était la loose... 

Scottie Pippen


L'exemple type d'une star dans l'ombre du roi. Il a beau faire parti des 50 meilleurs joueurs de l'histoire, une révolution dans le terme all-around-player, un point forward génial, du début jusqu'à la fin de sa carrière, Pippen = lieutenant de Jordan. Scottie était pourtant un joueur monstrueux qui a pris toute son ampleur à la saison 90-91, l'année du premier titre de Chicago. Pourtant il a eu l'occasion et il l'a saisi lorsque MJ a pris sa retraite en 1993. La saison suivante, 55 victoires pour Chicago, soit 2 de moins que la saison précédente avec His Airness, MVP du all star game, un niveau de jeu hallucinant, playoffs y compris, et même sans Michael, c'est Hakeem Olajuwon et David Robinson qui truste les premières places. Dommage, ceci dit, 6 titres de champion, MVP officieux des Finals 1997, et sans aucun doute le meilleur défenseur à son poste qu'on ai jamais vu. 

Gary Payton


L'homme qui a bien emmerdé Michael Jordan en finale 1996, c'est lui. Le meilleur meneur défenseur de l'histoire, The Glove. Entre 1994 et 2003, c'est du 20 pts - 8 asts en moyenne. Si les débuts ont été très difficiles, la révélation a commencé en playoffs 1992 avec son compère Shawn Kemp. Par la suite après le départ du Reign Man, Payton explose ses stats et joue le meilleur basket de sa carrière, hélas dans une franchise sur le déclin où il ne passe plus un tour de playoffs, voir même pas une qualification. En 1998, il termine 3ème du vote derrière Jordan et Malone. 

Jason Kidd


Souvent candidat, mais excepté 2002, jamais dans les premiers. Il a banalisé le triple-double, faisant briller les partenaires avant tout, à Phoenix, il n'avait pas l'équipe, une demi-finale au mieux en 2000, profitant de l'absence de Tim Duncan au premier tour. Son transfert contre Stephon Marbury en 2001 a été un déclic. Il se retrouvait ainsi dans une conférence faible avec un effectif enfin épargné par les blessures pour amener les Nets au sommet, 2 finales consécutives. 2002 était l'année de sa consécration, il termine second de peu derrière Duncan. Un peu injuste, mais encore une fois, Steve Nash reste l'exception parmi les derniers MVP de ces 20 dernières années à avoir chopé le trophée sans cartonner au scoring. Sans compter que les marais de New Jersey, c'est peu sexy et recommandable. 

Chris Paul


Avec Lebron James et Kevin Durant, sans compter qu'il ne pèse plus autant qu'avant, la possibilité de voir CP3 avec le titre de MVP semble désormais improbable et ses chances derrière lui. En 2006, Kobe Bryant avait réalisé une saison historique, mais le bilan des Lakers n'était pas fameux (encore que 7ème avec un effectif de pro B, mini exploit) et pour beaucoup d'observateurs, le titre de MVP en 2008 pour Kobe, c'est plus une récompense pour l'ensemble de son oeuvre et non de sa saison (excellente, mais pas sa meilleure). 2008, c'est surtout l'année de Chris Paul qui a été démentiel. 21.1 pts + 11,6 asts + 2,7 stls et en playoffs, les chiffres sont du même acabit, plus scoreur et meilleur pourcentage à clé. 56 victoires contre 39 en 2007, 2ème à l'ouest, champion de la division southwest devant les Spurs, Rockets, Mavericks. Dallas et Jason Kidd au premier tour? Humiliés. San Antonio a du cravacher en étant mené 3-2 et remporter le G7 à la Nouvelle Orléans, fin d'un duel de titans CP3/TP. 

Dwyane Wade


Sans ses problèmes récurrents de blessure depuis 2007, il aurait peut-être eu ce trophée dans les mains. En 2009, c'était juste le meilleur arrière de la ligue avec Kobe, Juste comme ça, il joue quasiment l'intégralité de la saison 2008-2009 (79 matchs), meilleur scoreur de la ligue avec 30,2 pts en plus de ses 7,5 asts, 2,2 stls... 2 problèmes majeurs se posent, Miami n'est plus qu'une équipe moyenne et termine 5ème, éliminés par Atlanta, et un certain Lebron James détruit tout sur son passage avec le meilleur bilan de la ligue avec Cleveland, pourtant pas spécialement mieux entouré. Tant pis!

Maintenant qui d'autre peut faire parti de ces immenses joueurs qui n'ont jamais obtenu cette récompense ultime en terme individuel? J'ai eu beau réfléchir, je ne vois pas. Melo? McGrady? Le premier n'a pas la carrure, juste le potentiel, le second n'a pas été épargné par les pépins physiques et reste un éternel loser. Quitte à peut-être choquer, pourquoi ne pas mentionner Tony Parker? Loin d'être fan du meneur français, il faut pourtant reconnaître qu'il a fait parti de l'élite à la mène de 2007 à 2014, Barkley l'avait même nommé MVP il y a 2-3 ans. Dans un collectif aussi huilé où les individualités ne brillent pas avec des stats folles, il lui était pourtant impossible de réaliser un tel exploit, sans compter que le monstre Lebron est dans toutes les pensées. On peut remonter davantage dans le temps, Nate Thurmond, Robert Parish, D'autre part, comparons les titres de MVP. L'obtenir dans les années 80 était difficile, Larry Bird et Magic Johnson étaient intouchables. 

Sans vouloir dénigrer Lebron, regardez juste la concurrence qu'il a eu pour ses 4 titres et vérifier avec Michael jordan. Sans le bon vouloir des journalistes pour faire un peu de changement, Charles Barkley et Karl Malone n'auraient pas eu non plus ce titre, le meilleur joueur du monde entre 1988 et 1998 n'a jamais été un autre que le numéro 23 des Bulls. Voyez par vous-même les joueurs qui ont marqué l'histoire de la balle orange et les époques, combien de joueurs récents avons-nous? Combien Jordan a t-il privé à lui seul? 

12 joueurs ont remporté le titre de MVP au moins 2 fois en 58 ans d'existence!

Kareem Abdul Jabbar: 6 Bill Russell: 5 Michael Jordan: 5 Wilt Chamberlain: 4 Lebron James: 4 Magic Johnson: 3 Larry Bird: 3 Moses Malone: 3 Steve Nash: 2 Tim Duncan: 2 Karl Malone: 2 Bob Pettit: 2 

Ceux qui l'ont gagné une fois, soit 17 joueurs 

Willis Reed - Kevin Durant - Allen Iverson - Kobe Bryant - Dirk Nowitzki - Shaquille O'Neal - Julius Erving - Wes Unseld - Bill Walton - Bob Cousy -Oscar Robertson - Dave Cowens - Bob McAdoo - Hakeem Olajuwon - David Robinson - Kevin Garnett - Derrick Rose

mercredi 31 décembre 2014

2007 NBA Playoffs Eastern Conference Final - Detroit Pistons vs Cleveland Cavaliers


Un gros buzz autour de cette confrontation qui a été nommé dans les 60 plus belles séries de playoffs de l'histoire. Loin d'être en accord avec ça, voici mon récit sur ce duel qui a accouché d'un vainqueur inattendu. 

Dans une conférence Est incroyablement faible où seul Detroit était considéré comme un adversaire dangereux pour la franchise qui se sortirait de l'ouest, il n'y a pas de miracle. Des équipes en devenir (Orlando/Chicago/Toronto/Cleveland), une bande de vieillards (Miami) et les éternels Pistons. Vous enlevez Ben Wallace parti prendre l'oseille chez les Bulls, vous le remplacez par Chris Webber, viré par Philadelphia et vous obtenez la meilleur équipe de l'est. Toujours excellents en défense, appliqués en attaque, ils terminent premier à l'est comme en 2006 et vont connaître une promenade de santé, collant un sweep aux jeunots d'Orlando et s'en sortant sans trop de difficultés contre les vaillants Bulls, tombeurs des champions en titre au tour précédent. Les Cavs connaissent une saison moyenne, surtout du à un effectif faiblard autour du phénomène LBJ. Un 1er tour vite expédié contre des Wizards privé d'Arenas et Butler et une demi-finale assez disputé contre les Nets de Jason Kidd et Vince Carter. Les retrouvailles entre Cleveland et Detroit en finale de conférence, pas grand monde ne va miser sur les joueurs de l'Ohio. 1 an auparavant, Lebron et sa bande qui goûtaient pour la première fois à la post-season avaient pourtant jeter Detroit dans les cordes en demi-finale, ne s'inclinant qu'au bout de 7 matchs en ayant même mené 3-2! Cette série intense avait énormément fatigué et marqué les Pistons qui n'avaient plus de jus face au Heat au tour suivant. Un accident, pensait-on, en 2007, on aura droit à un remake Pistons-Spurs. Au constat final, que peut-on en dire? Défense physique, flopping alarmant de Vareajo à toutes les sauces, Billups sur courant alternatif, Prince hors du coup, Lebron face au reste du monde. Si Detroit accède à sa 5ème finale de conférence successive, Cleveland fait son retour à ce stade de la compétition pour la première fois depuis 1992!

Game 1 - Detroit 79 - Cleveland 76


Un départ en fanfare de Cleveland, porté par un excellent Ilgauskas (22 pts - 13 rebs) et le brésilien Vareajo en remplacant de luxe (13 pts). Lebron est parfaitement tenu en défense, dès que Prince est débordé, ce sont des prises à 2 ou à 3 qui l'attendent, le même genre de traitement que Michael Jordan avait subi en 1988-1989 et 1990, sans les contacts violents qu'avaient subi MJ. Presque un triple double pour l'élu, une rencontre très disputé et c'est Billups qui arme 3 paniers primés, dont celui qui fait passer en tête les siens dans la dernière minute du match. Festival de maladresse des 2 côtés et quand Lebron a le ballon de l'égalisation, on s'attend à ce qu'il aille jusqu'au bout. Contre toute attente, sur son drive, il attire la défense et trouve Donyell Marshall seul dans le corner, tir manqué, Pistons win! Une décision qui avait été grandement critiqué à cette époque, Lebron fuit ses responsabilités, no balls et j'en passe. Pourtant, lorsqu'on analyse l'action, on ne peut qu'applaudir sa décision, il trouve un coéquipier totalement démarqué et malheureusement pour lui, c'est raté. Dans le cas où Marshall l'aurait rentré (ça donnait le triple double à Lebron), les louanges seraient tombés sur les épaules de Lebron, mais là, c'est pas le cas, c'est sa faute... Ok, vive l'objectivité. Hamilton a scoré 24 pts, le Sheed a fait le ménage (15 pts - 12 rebs et 7 blks, record en carrière).

Game 2 - Detroit 79 - Cleveland 76


Oui, même score, 2 fois de suite, globalement le même schéma que le G1. Depuis l'instauration de l'horloge des 24 secondes, c'est la 4ème fois que 2 équipes en finale de conférence ne dépassent pas les 80 pts, et Detroit est systématiquement dans le coup (2003-2004 et donc 2007). Une stat qui tue: Tayshaun Prince sur les 2 premiers matchs cumule un superbe 1/19 aux shoots! Certes, il perd beaucoup d'énergie à défendre comme il peut sur le bulldozer de Cleveland, mais c'est aussi une des raisons pour laquelle les Pistons souffrent autant pour s'imposer. Billups shoote peu (4/7), l'attaque peine, heureusement que la défense tient le choc. Vareajo continue de surprendre et avec un big Z à côté de ses pompes, le Tahiti Bob des Cavs en profite pour glisser un gros double-double (14 pts et 14 rebs). Autre élément surprenant et qui s'avère essentiel, Jason Maxiell! Sheed qui prend des fautes, McDyess qui se coupe la lèvre, le bondissant et dodu intérieur de Detroit va mettre le boxon sur l'adversaire. En 1 minute, il contre un shoot de James, claque un dunk sur un rebond offensif et part sur un alley hoop pour conclure! 15 pts au total pour ce qui reste comme son meilleur match en playoffs dans sa carrière. Alors que les Pistons sont malmenés dans le 4ème QT, c'est le Sheed qui prend les choses en main en marquant 10 de ses 16 pts, dont le shoot de la victoire à 24 secondes de la fin du match. Un tir ultra difficile car après avoir envoyé Vareajo au tapis (avec la comédie qui va avec, un brésilien quoi), il évite de justesse le contre de Lebron qui était venu en aide, ficelle! James rate en forçant le passage sur la dernière possession, Mike Brown a les boules, Detroit mène 2-0 après 2 matchs horribles, mais intenses.Si Flip Saunders parle de chance pour les siens et de malchance pour le concurrent, Rasheed Wallace n'a pas la même vision des choses:
" Ils n'ont fait que flopper et j'espère que l'année prochaine, ce type d'action sera sanctionné par une faute technique. Ce n'était pas de la défense et je suis satisfait qu'on a eu des arbitres vétérans pour le constater"
Game 3 - Detroit 82 - Cleveland 88


Cleveland est dos au mur, même situation que la série de l'an passé. Lebron James a pris de plein fouet les critiques médiatiques, la réponse sur le terrain ne va pas les décevoir cette fois. 2 dunks rapides, 19 pts en première période, la défense de Detroit est dépassé par la puissance du prodige. Dans le même temps, le backcourt des Pistons ne trouve pas la cible. Detroit revient bien dans la partie avec un 3ème QT fantômatique de LBJ, mais le 4ème QT nous offre un beau run de l'élu. 12 pts dont un dunk monstrueux sur la truffe du Sheed, les Pistons reviennent à 2 points sur un tir fantasque de Billups, et c'est Lebron qui porte l'estocade derrière. Bilan? 32 pts - 9 rebonds et 9 passes, encore à la limite du triple double. Sur cette rencontre, Larry Hughes qui était déjà archi décevant, se blesse au pied sur un lay-up, il ne reviendra plus à 100% pour le reste des playoffs et compte tenu de la suite de sa carrière, ça a pu aussi jouer. Un match superbe à ne rater sous aucun prétexte!

"On a donné à Lebron trop de possibilités.." - T.Prince
"Lebron nous a porté sur ses épaules tout le long de la soirée" - M.Brown
"Mon plus grand match en carrière et l'un des plus importants de l'histoire de la franchise" L.James

 Game 4 - Detroit 87 - Cleveland 91


Lorsque Lebron marque 20 pts ou plus, les Cavs sont invaincus en playoffs. Pas d'exception pour ce match qui ressemble assez au précédent, James a du sang glacé dans les veines et plante 13 de ses 25 pts dans le dernier QT. Chauncey Billups assez transparent jusqu'ici réalise une première période de haute volée, 18 pts avec une sélection de tirs un peu douteuse et des ballons perdus. Mr Big Shot va d'ailleurs plomber les chances des siens en perdant des possessions clés, le Sheed qui hérite d'une faute technique pour avoir jeté son bandeau après un run des Cavs (9-0), Detroit n'est qu'à deux points dans les dernières secondes et fait faute sur Lebron, pas réputé pour être clutch dans cet exercice. Sur l'un des lancers, Rip Hamilton tente de le déconcentrer en lui glissant quelques mots à l'oreille, comme l'avait fait Lebron l'an dernier à Gilbert Arenas ou encore Scottie Pippen à Karl Malone en finale 1997. Contrairement à ces 2 cas précédents, ça ne fonctionne pas et James clôt le match. Autre élément qui a tué les Pistons, le rookie Daniel Gibson, 21 pts dont un parfait 12/12 sur la ligne. Le jeune arrière a su plus que combler un Hughes diminué. Première fois qu'une équipe passe la barre des 90 pts dans cette série, et en restant sur Cleveland, ils n'avaient pas passé ce cap sur les 8 derniers matchs! Une preuve en plus que l'attaque était d'une pauvreté affligeante.

Game 5 - Detroit 107 - Cleveland 109


Le match de légende par excellence. Le jour où Lebron s'est transformé en cyborg avec une transfusion de sang de Michael Jordan. Nous sommes à 2-2, le scénario de 2006 semble se redessiner et Lebron James va devoir se transcender pour faire gagner les siens. Cleveland n'a perdu que de 3 pts à chaque fois sur les 2 premiers matchs au Palace et "The Chosen One" n'a pas été en mesure d'imposer sa loi. Les choses vont-elles changer? Hormis Ilgauskas qui joue très bien dans le 4ème QT, derrière c'est le vide intersidéral. Gooden/Pavlovic/Gibson, ça donne 7/27 aux tirs, merveilleux! En face, Billups et Rip retrouvent un peu d'adresse, Webber est très adroit (9/13), Mc Dyess joue 4 minutes avant de dégommer Anderson Vareajo, on retrouve bien le style Bad Boys, Lebron vient défendre son coéquipier, le public se donne l'espoir qu'il prenne une technique ou davantage, la technique sort. Dice va suivre le reste de la rencontre dans les vestiaires et se morfondre en voyant la machine de guerre d'Akron rouler sans ménagement sur son équipe. En soi, rien d'exceptionnel n'arrive avant le dernier QT, mais une fois qu'on y est, on est bouche bée. Ayant vu ce match en direct et supporter de Detroit, j'étais malgré tout en admiration devant la performance de Lebron car là oui, il y avait du Jordan dans les veines. Un festival solitaire contre l'une des plus fortes défenses de la ligue, sauf que ni Prince, ni Rip, ni Billups, ni les prises à plusieurs n'ont eu effet sur le King. Un état de grâce absolu, 29 des 30 derniers points de son équipe, des tirs très difficiles dans toutes les positions, pénétrations fatales conclues par un dunk, impossible à stopper. Non seulement, il maintient sa franchise à flot (48 pts à lui seul), il égalise avec des shoots clutchs, et le dunk pour aller en OT, mais en plus, il place le panier de la victoire à 2 secondes de la fin sur 4 joueurs de Detroit, impuissants contre la volonté de vaincre du numéro 23. Billups rate le tir final, Cleveland s'impose, Mike Brown embrasse avec fierté son poulain. Les Cavs ne sont plus qu'à un match des finales NBA, historique. Il a été le seul Cav à marquer un panier sur les 17 dernières minutes du match. Pendant ce temps-là, Detroit a joué son meilleur match de la série, chaque membre du cinq a marqué au moins 10 pts et comme en 2004-2005 et 2006, ils se retrouvent menés 3-2 dans une série, à chaque fois, ils ont réussi à se qualifier.

"C'est frustrant, il nous a mis une leçon ce soir. Au cours de ma carrière, c'est la performance la plus folle que j'ai jamais vu face à nous en playoffs." - C.Billups

"On m'a dit dans le vestiaire qu'il avait marqué 29 des 30 derniers points de notre équipe, je n'arrivais pas à le croire..." - M.Brown

"On a tout fait pour l'arrêter, le freiner, mais ce soir, c'était tout bonnement impossible" - C.Billups

"Je suis fatigué, éreinté et je pense à demain. Songer à me reposer lorsqu'on a un gamin de 2 ans qui court partout dans la maison, ça va être compliqué. C'est pour ça que je vais le mener chez sa grand-mère." - L.James

Game 6 - Detroit 82 - Cleveland 98


On se retrouve dans la même situation que l'an dernier en demi-finale. Detroit menait 2-0 avant que Cleveland ne gagne les 3 suivants. Les Pistons s'étaient imposés dans la douleur de 2 pts au G6 à Cleveland avant de terminer à domicile. La situation est ici différente car les Pistons sont plus vieux, Cleveland a 1 an d'expérience en plus et ne sont qu'à un match de se qualifier en finale, Lebron est tout simplement plus fort. Comme points positifs pour Detroit, c'est qu'ils ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu'ils sont dos au mur. Déjà mentionné plus haut, les Pistons sont des habitués du genre et ils sont toujours sortis vainqueurs au cours de cette génération. 2004, menés 3-2, ils s'imposent chez les doubles vainqueurs de l'est, New Jersey et remportent le titre après avoir passé Indiana et les Lakers par la suite. 2005, sans l'avantage du terrain, ils gagnent les 2 derniers matchs contre Miami, dont le G7 en Floride pour aller en finale. L'an dernier donc contre Cleveland, ils le font, et il n'y a guère que San Antonio en finale 2005 que Motown n'a pas réussi à vaincre alors qu'ils étaient menés aussi 3-2 (non on ne compte pas Miami 2006, car le Heat menait 3-1, on parle bien de 2-2 puis 3-2). Les Pistons ne vont pas pouvoir réitérer leur série "victorieuse", même en priant dieu que Lebron ait des crampes avec la fatigue de son match de mammouth 2 jours auparavant. C'était pourtant bien parti, Lebron n'a justement pas la réussite, Webber cartonne dès le départ, Rip enchaîne les jump shot et après 3 quarts-temps, Cleveland n'a qu'un seul point d'avance. Une mauvaise série en attaque chez les Pistons associé à l'expulsion du Sheed pour pétage de plombs après une faute offensive injustement sifflé avec l'éternel roi du flopping, Vareajo, voit l'effondrement des vétérans. Billups n'a rien fait de la soirée, Prince a encore vendangé (1/10), Lebron passe du temps sur la ligne (14/19) et livre une belle ligne de stats (20 pts - 14 rebs - 8 asts - 2 blks - 2 stls), malgré un piteux 3/11. Fatigué, mais téméraire et hyper motivé, LBJ va trouver de l'aide d'un jeune rookie qui avait déjà fait du dégât auparavant, Daniel Gibson. Un peu comme Kareem Rush avec les Lakers contre les Wolves en 2004, il nous pond un match de folie, un parfait 5/5 from downtown et coule le navire des Pistons. 31 pts pour le culotté "Boobie" et le match se termine aisément pour Cleveland, victorieux de 16 pts. 
- Mike Brown devient en 2 saisons, le coach le plus victorieux en playoffs dans l'histoire de la franchise, dépassant Lenny Wilkens.
- Cleveland devient la 3ème équipe à se qualifier en finale après avoir été mené 2-0 en finale de conférence. Les Bullets de Baltimore en 1971 et les Bulls en 1993 ont réussi cet exploit auparavant. 
- Premier match dans l'histoire des Cavs à se jouer au mois de juin, ils s'étaient arrêtés au 29 mai en 1992.
- 43 ans que la ville attendait un évènement sportif de cette ampleur!
-  Lebron James devient le 4ème numéro 1 de la draft à se qualifier aussi tôt en finale NBA. Kenyon Martin en 2002 et Tim Duncan en 1999 ont attendu 2 ans , Shaq 3 ans avec Orlando en 1995. Seul Duncan a gagné le titre.
C'était donc le dernier match de Chris Webber avec les Pistons, son dernier aussi au plus haut niveau. Il signe l'année suivante chez les Warriors là où il avait commencé sa carrière, mais sa condition physique l'empêche d'évoluer convenablement (3,9 pts en moyenne). Après des années d'impuissance face au bourreau Jordan (1988-1989-1992-1993 puis 1994 sans MJ...), de blessures et de saisons noires, les Cavs reviennent enfin sur la carte NBA.

"On vous avait dit que Lebron ne nous collerait pas 40 pts et qu'on forcerait un autre joueur à nous battre, le gamin Gibson nous a pillé..." - C.Billups

 "la déception est immense, je me sens vraiment mal pour les gars avec qui on a réalisé une belle année et la voir se terminer de la sorte" - C.Billups

"Si je suis en train de rêver, surtout ne me réveillez pas! C'est juste parfait, incroyable de réussir cela ici à Cleveland!" - D.Gibson

"C'est comme dans un rêve, je n'ai jamais ressenti un moment aussi intense dans toute ma vie" - L.James

"Vous représentez la conférence Est! Rendez-moi fier!" - B.Russell avec la remise du trophée Eastern champions.

Pour conclure, je ne peux toujours pas comprendre pourquoi cette série a été désigné comme l'une des 60 plus grandes de l'histoire des playoffs. J'ai bien ma petite idée, mais ça serait un argument complètement stupide. Un match aussi incroyable qu'il puisse être, peut-il suffire à compter une série complète dans l'histoire de la NBA? Ce fameux Game 5 est en effet un des exploits individuels les plus marquants, sûrement même le Game 5 le plus mémorable sur une performance solo. Si on se base sur les 5 autres rencontres, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, le G3 est excellent, le G6 est une belle histoire, mais les 2 premières manches étaient à pleurer, la défense était forte, mais le niveau offensif était très faible. Une histoire de buzz à mon humble avis, c'est la série qui met Lebron sur un piédestal, après tout, personne avant lui n'avait emmené les Cavaliers à ce stade de la compétition.
 

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De 2003 à 2012, les plus belles actions de Melo et là aussi, plusieurs ont ravalé leurs chicots.

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C'était le temps où J-Smoove contrait et dunkait dans tous les sens! Sa carrière de maçon n'était pas encore commencé.

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Festival de feintes avec Jennings! Nicolas Batum n'y voit que du feu.